Ah, la fondue chinoise ! Ce plat convivial par excellence, où chacun trempe joyeusement sa petite tranche de viande dans un bouillon fumant pendant que ça papote à tout-va autour de la table. Mais vient le moment fatidique où quelqu’un demande :
“Et on boit quoi avec ça ?”
Là, tout le monde se regarde en chien de faïence, une bouteille de rouge dans une main, une de blanc dans l’autre, et personne ne sait trancher. Pas de panique, on est là pour ça.
Spoiler alert : il n’y a pas UNE bonne réponse, mais plusieurs bonnes options.
Alors, accrochez vos serviettes, préparez les pics à viande, on vous dit tout sur les meilleurs vins à servir avec une fondue chinoise – sans vous endormir avec un cours d’œnologie.
Avant d’ouvrir les bouteilles à tout va, il faut comprendre un peu ce qui se passe dans l’assiette. Et la fondue chinoise, malgré son apparente simplicité (un bouillon, de la viande, des sauces), cache bien son jeu : sous son kimono chinois aux airs décontractés, c’est un sacré défi pour le vin. Pourquoi ? Parce qu’il y a plein de saveurs qui se croisent, et souvent de façon inattendue. D’un côté, vous avez un bouillon aromatique, parfois épicé, parfois doux. De l’autre, des viandes de bœuf, de poulet, parfois même de fruits de mer, qui cuisent dedans. Et comme si ça ne suffisait pas, chaque convive y va de sa petite sauce maison ou industrielle : ail, sésame, cacahuète, curry, soja, voire une touche de wasabi pour les téméraires.
C’est un peu comme essayer de choisir une playlist qui plairait à la fois à Mamie Jeanne, au cousin métalleux et au pote fan de techno.
Mais pas de panique, il y a des solutions.
La tentation est grande de dégainer une bonne bouteille de rouge, surtout si vous servez de la viande rouge dans la fondue. Mais attention, tous les rouges ne sont pas les bienvenus ici.
Si vous tenez absolument à boire du rouge – ce qui est tout à fait votre droit, hein, on n’est pas là pour juger – optez pour des rouges fruités, peu tanniques, et surtout pas trop boisés. L’idée, c’est d’éviter que le vin écrase les saveurs du bouillon ou devienne amer à cause des épices.
Des exemples ?
Un Gamay du Beaujolais, type Morgon ou Fleurie. C’est léger, ça a du fruit, et ça se boit tout seul.
Un Pinot Noir d’Alsace ou de Bourgogne (les plus jeunes). Élégant, pas trop corsé, il fait très bien le job.
Un Cinsault du Languedoc ou du Rhône, pour un côté gouleyant, sans se prendre la tête.
En revanche, on évite les vins trop puissants, style Cahors ou Madiran. Ils risqueraient de faire passer votre fondue pour une soupe fade.
On ne va pas tourner autour du pic : le vin blanc est souvent le meilleur choix avec une fondue chinoise. Il a cette fraîcheur et cette vivacité qui vont trancher avec la richesse des sauces, et mettre en valeur les saveurs du bouillon.
Oui, même si vous servez du bœuf. On vous promet que c’est pas une hérésie.
Et là, vous avez plein d’options.
Le Riesling sec d’Alsace est une petite pépite pour ce genre de plat. Pourquoi ? Parce qu’il est vif, avec une belle acidité, souvent des notes citronnées et florales qui vont super bien avec les saveurs du bouillon. Un peu comme des Tissus Chinois aux motifs délicats, il apporte finesse et éclat, tout en ayant assez de personnalité pour résister aux sauces relevées.
Vous partez sur un bouillon aux saveurs asiatiques ? C’est encore mieux. Le Riesling a ce petit côté exotique qui adore les plats épicés.
Si vous êtes du genre à noyer votre viande dans une sauce au curry ou à la cacahuète, alors le Gewurztraminer est votre allié. C’est un vin plus aromatique, plus gras, avec des notes de litchi, de rose et d’épices.
C’est le vin qui dit : “T’as mis trois sauces différentes sur ta viande ? Pas de souci, je suis là pour tout harmoniser.”
Le Pinot Gris (ex-Tokay d’Alsace) se situe entre le Riesling et le Gewurztraminer. Il a du corps, de la rondeur, mais aussi une belle fraîcheur. Avec une fondue chinoise, c’est un peu le joker qui passe partout.
Pas trop sec, pas trop sucré, juste ce qu’il faut pour accompagner les viandes comme les fruits de mer, sans jamais voler la vedette.
Vous voulez voyager un peu ? Très bien. Les vins blancs allemands (style Kabinett), les Grüner Veltliner autrichiens, ou encore les Chenin blanc sud-africains ou de Loire (sec, pas moelleux), peuvent aussi très bien marcher.
Ils ont cette fraîcheur, cette minéralité, et parfois une touche de sucre résiduel qui fait des merveilles avec les sauces sucrées-salées.
Ah, les bulles. Rien que le bruit du bouchon qui saute, ça met tout le monde de bonne humeur.
Et figurez-vous que le vin effervescent est une super option avec la fondue chinoise… et même avec des Chaussons Chinois !
Pourquoi ? Parce qu’il rafraîchit, nettoie le palais entre deux bouchées, et qu’il a cette acidité naturelle qui aime les saveurs complexes.
Un Crémant d’Alsace ou de Bourgogne : pas trop cher, souvent élégant, c’est le bon plan.
Un Champagne brut, si vous voulez impressionner vos convives (et vider votre portefeuille).
Un Pet’Nat (pétillant naturel) pour la touche funky. Ça marche, à condition qu’il soit sec.
Et non, ce n’est pas réservé aux mariages ou au Nouvel An. Promis, personne ne vous jugera si vous buvez des bulles un mardi soir autour d’un caquelon.
Même si on n’est pas à MasterChef, il y a des pièges à éviter pour ne pas transformer votre dîner en fiasco.
UUn rouge trop corsé avec une sauce soja sucrée, comme dans certaines assiettes chinoises ? C’est l’assurance d’avoir la bouche pleine d’amertume et un vin qui vous semble soudain beaucoup trop fort.
Les tanins aiment les plats riches, pas les bouillons légers. Donc on calme le jeu.
Sauf si vous avez prévu une fondue dessert (et là, on vous suit volontiers), les vins trop sucrés vont jurer avec les sauces salées. Évitez les moelleux, les liquoreux, et les demi-secs mal équilibrés.
Le rosé, c’est tentant, surtout en été. Mais il faut le servir bien frais, et choisir un rosé sec, pas trop fruité. Sinon, ça devient vite écoeurant. Et personne n’a envie de ça, surtout pas votre langue. Pour en savoir plus sur les accords mets et vins, regardez ici.
Parce que tout dépend aussi de ce que vous mettez dans le bouillon, voici un petit guide pratique.
Rouge léger (Gamay, Pinot noir)
Blanc corsé (Pinot gris, Chardonnay non boisé)
Bulles brutes pour surprendre
Blanc vif (Riesling, Sauvignon blanc)
Vin d’Alsace aromatique si les sauces sont puissantes
Blanc sec et minéral (Chablis, Muscadet)
Champagne brut nature, si vous êtes chic
Rouge élégant, mais pas trop fort
Vin blanc gras, type Viognier
Vous aimez quand ça pique ? Parfait. Mais sachez que le vin rouge n’est pas fan des piments. L’alcool renforce la sensation de brûlure. Donc, privilégiez :
Des blancs légèrement doux, comme un Riesling demi-sec
Des bulles pour calmer le feu
De l’eau. Oui, de l’eau. On a dit qu’on parlait de vin, mais parfois, faut savoir rester humble.
La fondue chinoise, c’est le plaisir de partager un bon moment, de tester plein de trucs, de se tromper, et de recommencer. C’est aussi ça qui rend l’accord mets-vin si intéressant.
Mais pour ne pas partir dans tous les sens, retenez ça :
Pas de rouge trop puissant
Des blancs aromatiques et équilibrés
Des bulles si vous êtes joueur
Et surtout : ouvrez une bouteille que vous aimez. Parce qu’un bon vin, c’est d’abord celui qui fait plaisir, pas celui qui colle parfaitement à la viande dans votre pic.
Maintenant que vous savez tout, il ne vous reste plus qu’à choisir votre camp. Team rouge léger ? Team blanc croquant ? Team bulles ?
Dans tous les cas, n’oubliez pas le plus important : le tire-bouchon. Parce que sans lui, c’est la cata.
